

par Tahar Ben Jelloun
Ed. Le grand livre du mois ; 1997 ; 115 p.
25001158
Maroc
Le temps s'est arrêté au Caire
Le narrateur, marocain, de passage au Caire, visite, au motif d'y rencontrer Khaïri Chalabi, l'auteur égyptien de La Panse de la Vache, qui a choisi d'y vivre, l'étonnante Cité des Morts, cet ensemble labyrinthique de cimetières où se sont installés, à demeure, dans et entre les caveaux, plus d'un million de Cairotes misérables à qui la promiscuité avec la mort donne une sérénité et une dignité sobrement et simplement exprimées dans les réponses qu'ils font aux questions du voyageur.
Ce court séjour au Caire se poursuit à Khan El Khalil et, par contamination, fige dans le temps des figures de rencontre aussi connues que Georges Moustaki et Naguib Mahfouz, sur une toile de fond où sont évoqués les grands problèmes politiques et sociaux du pays qui, bien que cruciaux, prennent, après la visite à la Cité des Morts, cet aspect presque dérisoire des événements actuels confrontés à l'éternité.
L'invitation
Le contraste entre l'hospitalité marocaine traditionnelle, fraternelle et sans borne, et la réserve et la gêne qui marquent la manière européenne d'accueillir l'hôte.
Le clandestin
Le sort, souvent tragique, des migrants marocains qui s'aventurent, poussés par le désespoir, entassés dans des barques de fortune, chaque nuit, vers l'Espagne qui ne veut pas d'eux.
Le suspect
Un émigré marocain, laveur de carreaux à Paris, qui, bien que résidant légalement en France, sent peser continuellement, sur fond de première guerre du Golfe, sur son humble et honnête personne, le regard immanquablement soupçonneux de l'administration, de ses collègues de travail, et des forces de l'ordre qui effectuent des contrôles d'identité au faciès.