La fiancée trompée
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La fiancée trompée

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Harlequin, 2007, 180 p. 

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Bruce Tarnower... Il était là, bien sûr. Sorrel aurait dû s'en douter : comment aurait-il pu manquer le mariage d'Elena ?

Inconsciemment, pourtant, elle avait compté sur un miracle : que sa cousine ne l'invite pas, ou qu'il ait l'élégance de refuser.

Lui ne s'attendait sûrement pas à la voir. Au bout de quatre longues années, qui aurait pu le prévenir du retour de Sorrel en Nouvelle-Zélande ?

Pendant la cérémonie, elle n'avait pas remarqué la haute silhouette de Bruce. Mais alors que les mariés posaient pour la séance de photos sur le parvis de l'église, et qu'elle s'apprêtait à regagner la voiture de ses parents, elle s'était soudain trouvée face à face avec lui. Brun, impressionnant avec son visage taillé à la serpe, son profil impérieux et sa bouche ferme, Bruce la dévisageait d'un regard gris acier, d'une froide neutralité.

A son bras, une belle femme blonde, dont Sorrel remarqua malgré elle le regard myosotis et la peau laiteuse, abritait son teint des rigueurs du soleil sous une capeline élégante, assortie au bleu de ses yeux.

— Bonjour, Sorrel, fit Bruce d'une voix profonde, d'un timbre si calme qu'il en devenait impersonnel. Tu es donc capable de venir à un mariage...

Désarçonnée, Sorrel se trouva sans voix.

— Sorrel ? demanda la jeune femme blonde, tournant vers elle son regard curieux. Je ne crois pas que nous nous connaissions...

La fine arcade de ses sourcils dessinait un accent circonflexe. Etait-ce le fruit de son imagination ? Sorrel crut voir ses ongles roses, minutieusement laqués, griffer le tissu coûteux qui habillait Bruce alors que sa main se crispait sur son bras.

— Sorrel est quelqu'un d'assez fuyant, commenta Bruce d'un ton acide. Il aurait été étonnant que tu la rencontres.

Les yeux vert jade de Sorrel cillèrent sous l'animosité de l'allusion. Mais déjà Bruce, retrouvant les réflexes de l'impeccable éducation dispensée par le prestigieux lycée de Wellington, procédait courtoisement aux présentations.

— Cherie, laisse-moi te présenter Sorrel Kenyon. Sorrel, Cherie Watson.

Cherie ? Un instant, Sorrel crut qu'il s'agissait d'une tendre appellation et elle en éprouva un curieux serrement de cœur. Mais comme la suite des présentations le lui révéla, Cherie n'était qu'un prénom...

La dénommée Cherie se contenta de lui effleurer la main.

— Ravie de vous rencontrer, fit-elle d'une voix languide.

Les bonnes manières de Sorrel étant aussi bien ancrées que celles de Bruce, elle n'eut aucun mal à sourire en retour.

— Moi de même, affirma-t-elle avec une conviction parfaitement contrefaite.

Bruce lui jeta un regard rapide. Le coin de sa bouche s'était légèrement relevé, comme s'il doutait de sa sincérité. Il la connaissait trop bien...

— Mais bien sûr ! s'exclama soudain Cherie. Votre père est l'associé de Bruce...

Bruce confirma à la place de Sorrel.

— Exact. Sorrel est la fille de Ian.

Elle sentait son regard gris la jauger, voyageant des boucles auburn qui entouraient son visage aux escarpins à talons hauts qu'elle ne portait que rarement à présent, peu d'hommes ayant la taille de Bruce.

— Tu sembles... en forme, reconnut-il, s'attardant un instant sur la taille fine de Sorrel, mise en valeur par un tailleur de soie ambre ajusté.

Une brève étincelle alluma son regard, minuscule braise de désir que Sorrel entrevit, et son cœur manqua un battement. L'espace d'une seconde, elle cessa de respirer et quand le sang inonda de nouveau ses veines, elle en ressentit comme une faiblesse. Prenant discrètement une longue inspiration, elle parvint à répondre sur un ton dont l'indifférence égalait celle de Bruce.

— Tu as l'air en forme, toi aussi.

Pourtant, ces quatre années l'avaient changé, constata Sorrel, en le dévisageant à son tour.

Ses joues s'étaient creusées, indéniablement, et peut-être avait-il perdu un peu de poids. Mais son corps était toujours mince et musclé, merveilleusement tonique dans le costume qui l'habillait si élégamment. Ses cheveux de jais, d'une belle épaisseur, étaient coupés très courts et soumis à la rude discipline du peigne. Sa bouche, plus ferme que dans son souvenir, avait un pli amer, presque dur, mais ceci, ainsi que la froideur de ses yeux, étaient peut-être le résultat de leur rencontre...

Visiblement, il ne l'avait pas oubliée.

Un sentiment de consternation envahit Sorrel. La froideur de Bruce, elle la méritait amplement, songea-t-elle, luttant contre la tristesse qui noyait son cœur. Un homme qu'on avait laissé seul au pied de l'autel ne pouvait regarder avec bienveillance celle qui lui avait fait défaut, même au bout de quatre ans. Les propres parents de Sorrel n'avaient cessé de la blâmer pour le scandale et l'embarras qu'elle avait causés ce jour-là, et qui n'avaient cessé de peser sur eux depuis.

— J'ai entendu dire que vous viviez assez loin d'ici, en Australie ? reprit Cherie.

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